Une Ombre Sur Terre

Le corps gisait non loin, Anton l'avait bien vu. Il était l'un des Humains rescapés du Grand Cataclysme. Il s'activait à descendre dans les ruines prises par la végétation et devenues royaumes des moustiques et autres insectes cherchant à profiter du repas que leur offrait le vieil homme. Au bout de quelques minutes durant lesquelles il dut escalader avec prudence pour descendre, il arriva près de ce qu'il hésitait à considérer comme un blessé ou un cadavre.

Le jeune homme allongé au sol qu'il avait vu semblait ne pas avoir de raison particulière d'être décédé car il ne présentait aucune blessure. Anton pris son pouls et sans le savoir, il réveilla quelque chose de profondément enfoui.

I ~ GENESIS ~ I

Mx-Am-1 progressait à travers le couloir, on l'avait appelé lui et pas un autre, âgé de dix huit ans, il était désormais le premier de sa génération à pouvoir servir ce pourquoi il avait été créé. Le long des couloirs, le logo HUMANITY était lisible en bleu clair sur un fond rouge foncé.

HUMANITY était une importante firme pharmaceutique qui tentait à percer dans le domaine de la science médicale grâce au clonage et à la perfectibilité de l'être Humain. Ils avaient lancé dix huit ans auparavant le projet GENESIS qui devait permettre de donner à l'être humain de plus grande capacité afin qu'il n'ai plus à souffrir de ses faiblesses. Ce projet s'était abrité des critiques en recueillant de nombreux orphelins et les installant par groupe dans des salles différentes.

Le projet avait réellement débuté il y avait de cela trois ans mais apparemment les autres cobayes n'avaient pas survécu. Il entra dans la salle se trouvant au bout du couloir et s'arrêta en entendant son matricule.

- Mx-Am-1 ?

- Oui.

- Allez dans la pièce de stérilisation afin d'être nettoyé de tout miasme et pénétrez ensuite dans la salle d'opération. Bonne chance.

Il ne répondit pas, toute sa vie il avait attendu de pouvoir remplir son rôle et d'aider la science, sa mère d'adoption, à progresser. Il suivit les consignes et se laissa ensuite endormir pour que l'opération débute. Le professeur Kerwel, chef de projet médical, s'avança et débuta une intervention qu'il mènerait durant près de vingt heures en voyant ses aides opératoires se remplacer par roulement toute les deux heures.

En sortant, il se dirigea rapidement vers les ascenseurs et se rendit au dernier étage où se trouvait la salle de réunion de HUMANITY et entra d'un pas ferme en ce lieu où une dizaine de personnes attendaient avec peu d'espoir la phrase que Kerwel prononça lentement

- Le projet GENESIS est en vie.

II ~ MAXIME ~ II

Suite à son opération, le projet GENESIS enfin achevé fut nommé Maxime. Le 1 devint un "i" et l'ordre des lettres fut changé pour que Mx-Am-1 devienne MAxIm. Son nom de code fut ensuite adapté sous forme de prénom normal afin de lui donner une identité.

Malheureusement, alors que ce formidable projet allait être arboré sous les caméras du monde entier et que tout allait être expliqué, le Grand Cataclysme eut lieu... Une tempête frappa les laboratoires de pleins fouet, une tempête qui n'avait rien de commun... Un typhon de jalousie, une tornade de haine, une révolte contre celui qui fut le premier à devenir la perfection du corps humain.

Les autres orphelins, qui avaient espéré un jour atteindre cette place de premier prototype finalisé, se rebellèrent et se mirent à ravager le complexe, tuer toute personne n'étant pas des leur et surtout... chercher Maxime. Celui-ci alla au devant pour protéger ceux qui pouvaient encore l'être. Alors que la lutte faisait rage mais qu'il était évident que Maxime l'emporterait, une explosion eu lieu et un générateur libéra une pulsion éléctro-magnétique qui mit en veille prolongée notre héros.

III ~ LE PRIX DE LA VIE ~ III

La main de Maxime attrapa le poignet d'Anton et le serra de plus en plus fort pour le broyer littéralement dans une poigne de fer. L'homme poussa un cri de souffrance lorsque soudainement il fut soulevé de terre et propulsé contre un panneau GENESIS rouillé qui explosa en même temps que la colonne vertébrale d'Anton. Dans un dernier soubresaut, il vit lentement son agresseur se relever et partir sans même lui accorder un regard.